Chaque été je me rends à Carrare pendant un mois depuis trois ou quatre ans. C’est un environnement particulier entre montagne, mer et ville. La destination est intéressante, on trouve la maison de Michel-Ange comme de nouveaux immeubles des années 1980. C’est un côté décalé qui me plaît.
En fin d’après-midi, je me promène et je prends des photos. Je déambule. De façon méditative, mais aussi avec un but, un objectif comme un café, une glace, une ville, une rencontre avec un artiste. Je cherche à saisir quelque chose que je n’ai pas vu avant.
Mon style est coloré. J’essaie de créer des photographies qui ne m’ennuient pas. J’aime les images qui m’excitent, du coup ça implique de la couleur, et de l’humour.
La photo que je préfère est celle du vieux, parce qu’il faut marcher pour aller jusqu’à cet endroit. Elle représente l’arrivée à un point de vue, un regard dirigé vers le futur. Ce jour là j’étais avec mon frère, on s’est lancés dans une marche sans savoir où on allait, en maillot, baskets, et sans eau. On est montés à 2000 mètres d’altitude, et là on a croisé ce monsieur sur le chemin à côté avec ses jumelles.
Je recherche les traces humaines dans les lieux, les paysages. Passer devant un toiletteur, devant une décoration sur un mur… et saisir une sorte « d’entre lieux ».