Qui es-tu Agathe Monnot ?
Je suis photographe et voyageuse.
Pourquoi avoir choisi cette destination?
Je suis bretonne. J’ai passé toute mon enfance à Saint-Brieuc. J’ai été adolescente à Saint-Brieuc. Je me suis ennuyée à Saint-Brieuc. J’en suis partie dès que j’ai pu et surtout, je me suis toujours promis de ne jamais y vivre. Mais la vie est parfois pleine de surprises… Au milieu d’un voyage aux États-Unis, j’ai eu un accident de voiture et j’ai du être rapatriée en France. Je me suis donc retrouvée en Bretagne, chez mes parents où j’allais passer un été entier à Saint-Brieuc…
Dès que j’ai retrouvé l’usage de mes jambes, j’ai décidé de voyager dans ma propre région. J’ai exploré comme je le ferais si j’étais à l’autre bout du monde. J’ai pris, sur un coup de tête, des petites routes que je ne connaissais pas, juste pour voir ce qu’il y avait au bout. Je suis allée boire des cafés sur la place des villages que j’ai traversée. J’ai été au marché manger des spécialités locales. Je me suis levée tôt pour voir le lever du soleil.
Et je suis tombé amoureuse. Amoureuse des couleurs, amoureuse du vent. Amoureuse des petits vieux qui se baignent à l’aube quand la plage est déserte. J’ai vécu au rythme des marées. J’ai nagé tous les jours. J’ai fait des marches de plus en plus longues. J’ai pris des photos d’endroits que je connaissais pourtant par coeur. Avec mes nouveaux yeux, avec mon expérience du voyage, j’ai réalisé que j’avais en fait grandi dans un lieu sublime. Je me suis mise à la place de quelqu’un qui découvrait ces paysages pour la première fois. Comme la Bretagne est belle. Je me suis même dis que oui, ça doit quand même être plutôt chouette d’y vivre. Il fallait seulement que je grandisse un peu.
Une anecdote ?
Un jour, je me suis rendue compte que j’étais vraiment bretonne. Le ciel était terriblement gris, la pluie menaçait et il faisait froid. Mais je me baignais quand même, seule dans l’eau gelée. Pour moi, c’est le bonheur absolu : la mer au plus haut, l’eau si limpide qu’on voit le fond alors qu’on n’a même plus pied, le froid qui saisi si fort qu’on se sent incroyablement vivant. Je dois avouer que j’étais plutôt fière quand je suis sortie de l’eau et que les touristes, emmitouflés dans leur polaire Quechua, m’ont regardée marcher jusqu’à ma serviette.
Un point de vue ?
N’importe quelle plage, mais vue de la mer après avoir nagé jusqu’à la dernière bouée.
Un lieu a découvrir ?
La plage du Portuais, à Erquy. On y accède par un chemin qui traverse la forêt. Le sable est fin et blanc, on ne voit aucune maison de la plage. C’est si sauvage. Surement ma plage préférée.
Un objet à rapporter ?
Quelques jolis cailloux ramassés sur la plage. Mais il faut les oublier au fond d’une poche et les retrouver une fois les vacances terminées.
La photo parfaite ?
Un coucher de soleil, un soir de grande marée. Une énorme vague qui éclate contre la digue. Ça éclabousse et ça étincelle.