Gratter la couche de l’évidence. Les mythologies populaires nippones s’imagent en temples, mangas, tissus traditionnels et écritures calligraphiques. Aller au-delà, « sortir du démonstratif »– suggère Siouzie Albiach. La photographe profite d’une année de césure dans ses études récemment achevées, pour s’aventurer sur la face de l’image. A vélo, en train, à pied, elle pérégrine autour de Kyoto où elle a posé bagages pour 9 mois fin 2018. Capture à l’argentique, avec son Minolta, le Japon au rythme lent de la déambulation et de la contemplation. Des périphéries où elle attend la lumière, photographie beaucoup, « il m’a fallu quelques temps pour dépasser la première couche du Japon » indique-t’elle. En résulte On the Edge, un intime et sensible récit.
Ce dernier s’exposera à la Tour Saint-Jacques à Paris en 2021. Siouzie Albiach envisage de retourner au pays du soleil Levant afin de poursuivre son exploration. Pour ce deuxième temps, elle travaillera autour du portrait. Et s’intéressera aux techniques liées au papier traditionnel japonais, dans l’optique de produire son propre objet éditorial, conclusion tangible de cette flânerie en suspens.