Texte : Hélène Rocco
Photos : Susann Probst et Yannic Schon
Qui êtes-vous, Susann et Yannic ?
J’ai 29 ans et Yannic en a 33. On vit et on travaille ensemble en tant que photographes à Berlin. Ces six dernières années, on a couvert des mariages sous le pseudo « Paul liebt Paula » (en français, « Paul aime Paula ») mais en ce moment on se focalise sur notre blog de cuisine qui s’appelle « Krautkopf« . Il y a deux ans, on a sorti notre livre de recettes et cette année on a lancé une appli de cuisine.
Pourquoi avez-vous choisi de partir en Nouvelle-Zélande ?
Ça a été une décision assez spontanée. Notre destination d’origine était la Californie. On voulait randonner dans les parcs nationaux mais on a vite remarqué qu’il pourrait y avoir de la neige à certains endroits jusqu’en mai et que des chemins pourraient être inaccessibles. Puisqu’on voulait partir en mars, marcher beaucoup et apprécier la nature, on a cherché une alternative. En tant que photographes de mariage, on ne pouvait pas voyager pendant les saisons touristiques : la Nouvelle-Zélande correspondait à nos critères. Rétrospectivement, on est ravis d’avoir opté pour ce pays et on compte bien y retourner.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce séjour ?
On pourrait en parler des heures et montrer des tonnes de photos, on ne parviendrait pas à montrer à quel point la Nouvelle-Zélande est superbe. Souvent, on contemplait, émerveillés et bouleversés, la nature qui changeait de minute en minute tandis qu’on roulait de la côte au sable noir jusqu’aux broussailles habitées par les vers luisants. Les vapeurs de souffre étaient, peu à peu, remplacées par la vue de collines verdoyantes sur lesquelles ruisselait l’eau des glaciers, formant ainsi des lacs clairs comme du cristal. Les coulées de glace et le brouillard sur nos visages nous faisaient sentir la force de la nature. Brusquement, tout semblait insignifiant et on avait l’impression d’être plus présent que jamais. Des galaxies de petits points brillants nous maintenaient éveillés : on n’arrivait pas à fermer les yeux face à tant de beauté. Tout semblait parfait, comme si on avait voyagé encore plus loin que l’autre bout du monde.
Avez-vous une anecdote à partager avec nous ?
Toutes les sensations étaient décuplées. On ne se rappelle pas de moments précis mais plutôt de l’impact sur nos vies. À notre retour, notre appartement semblait immense. Certains jours, quand l’un de nous travaillait au bureau, l’autre était dans la cuisine : un seul mur nous séparait mais on avait l’impression de ne plus être ensemble du tout. Le temps passé dans le van n’était pas contraignant, c’était incroyablement libérateur. On a pris conscience qu’on avait pas besoin de plus pour être heureux.
Y a t-il un lieu en particulier que vous recommandez ?
Il n’y a pas un seul endroit que nous n’avons pas aimé, les paysages sont incroyablement variés. Chacun apprécie des facettes différents du pays. Une odeur, l’humidité du brouillard sur la peau, les rencontres. Le mieux est de tomber sur un lieu alors qu’on ne s’y attend pas. Je crois que tout le monde doit faire ses propres découvertes.
Le site de Susann Probst / le site de Yannic Schon