Le thème de cette année, « visible ou invisible, un été révélé », ouvre le champ large des possibles et fait la part belle à la photographie féminine. Comme rarement. Foisonnante et accessible, l’exposition « L’avant-garde féministe » présente à la Mécanique Générale Luma des photographies et performances des années 1970 issues de la Collection Verbund de Vienne, enrichie au fil des ans pour offrir à Arles sa version la plus aboutie jusqu’à alors.
Dans les années 70, la photographie était un support particulièrement prisé par les femmes, car il leur permettrait de formuler très spontanément les idées qu’elles voulaient transmettre.
Gabriele Schor, commissaire de l’exposition
Politiques, visionnaires, essentielles : les images retracent 50 ans de lutte contre le sexisme et le patriarcat à travers les 200 œuvres de 71 femmes artistes. On déambule dans cette rétrospective à la découverte d’activistes qui réinventent un langage où le corps devient artistique et subversif à la fois. L’exposition est divisée en cinq parties thématiques, allant du rôle d’épouse à l’exploration de la sexualité, en passant par l’histoire de l’émancipation des femmes.
Gabriele Schor, la commissaire et directrice fondatrice de la collection, est à l’origine du terme « avant-garde féministe », mettant derrière ces mots un hommage à des artistes pionnières peu reconnues comme telles. « Dans les années 70, la photographie était un support particulièrement prisé par les femmes, car il leur permettrait de formuler très spontanément les idées qu’elles voulaient transmettre. » Il est donc essentiel de s’inscrire dans cet espace-temps passé pour ressentir ce contact – direct, frontal, radical– qui nous touche particulièrement. Car si ces idées défendues nous appartiennent déjà, elles sont toujours aussi impactantes : dénoncer des inégalités sociales et les structures qui les alimentent est un combat qui traverse les âges.