Comment es-tu devenue cheffe ?
J’ai commencé la cuisine à 25 ans en faisant une formation accélérée en pâtisserie avant d’intégrer l’équipe des Pères Populaires. C’est une cantine dans le 20ème arrondissement de Paris où j’ai pris les manettes pendant un bon moment. Chaque jour je proposais des menus différents à petit prix avec de bons produits.
Quel plat que tu cuisines te ressemble le plus ?
J’aime particulièrement les plats réconfortants issus de la cuisine iranienne. En ce moment comme c’est le retour de la cueillette je dirais un kuku. Ça ressemble à une fritata aux herbes pour laquelle il faut un kilo d’herbes pour six œufs. C’est très vert, très frais, à manger avec une salade où l’on peut ajouter des pickles, des pistaches et de la rose. C’est l’un de mes ingrédients préférés, notamment celle d’Iran qui est très parfumée. On peut aussi faire un kuku avec d’autres ingrédients comme les restes du frigo.
Comment ta double nationalité franco-iranienne influence ta cuisine ?
Elle a eu impact très fort dans depuis mes débuts. Je porte la responsabilité d’éclairer les esprits sur la cuisine ancestrale persane et la culture culinaire iranienne. Le rôle de la femme est très cloisonné en Iran. J’ai réalisé l’immense chance que j’avais de pouvoir choisir mon métier, ça m’a donné le courage de croire que je pouvais réussir en étant portée par la force de toutes ces femmes, ces filles et jeunes filles qui rêvent de s’émanciper.
Quelle serait ta recommandation à celles et ceux souhaitant se lancer dans l’aventure ?
S’investir vraiment à fond ! Il faut tenir bon pour évoluer dans le milieu car la cuisine est un long chemin d’apprentissage. Savoir que les échecs sont parfois plus intéressants que les réussites fait aussi partie du jeu car les bonnes choses prennent du temps. Rester curieux et ouverts aux rencontres également car souvent ce sont les belles rencontres qui font les beaux projets.