Après Marseille, Bordeaux, Lille, mais aussi Rome, Los Angeles et bientôt Dubaï, Mama Shelter s’installe à Nice, dans le quartier de Riquier. Pour les fondateurs de la marque, le Mama Shelter est avant tout « un bar et un resto avec des chambres au-dessus ». C’est dire l’envie de la marque d’étoffer une offre à la fois pour les touristes mais aussi pour les niçois. Ceux-là ont rapidement investi les lieux, que ce soit au restaurant ou au bord de la piscine en rooftop.
Pour cette nouvelle mouture, le directeur du studio de création qui chapeaute les hôtels du groupe Benjamin El Doghaïli s’est inspiré des artistes qui ont marqué la région tout en sollicitant des nouvelles graines de l’artisanat et du design contemporain. On retrouve donc des motifs et des couleurs qui s’inspirent de Matisse ou Braque mais aussi des références culturelles évoquant l’atmosphère méditerranéenne.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous imaginez les histoires autour des hôtels Mama Shelter ?
Cela fait six ans que je dirige le studio de design Mama Shelter. Quand je travaille sur un projet, j’ai à coeur de le contextualiser. Auparavant les différents hôtels étaient une variation de l’établissement parisien qu’on soit à Lyon ou Bordeaux. Depuis quelques années, nos ouvertures se internationalisées, c’est pourquoi j’ai à coeur de parler de la ville, du pays ou même du quartier pour construire une narration autour du décor.
Comment s’est tissé l’histoire autour de l’hôtel à Nice ?
C’était très stimulant comme projet car on est au bord de la mer. J’ai eu envie de parler de la Méditerranée, orienter l’histoire autour des artistes qui ont fait escale sur la Côte d’Azur… Il faut dire qu’il y a matière à faire car il y en a eu à toutes les époques.
Quelles étaient vos inspirations justement ?
Pour les plafonds je me suis inspiré de Matisse mais aussi de Fernand Léger, on a travaillé une composition avec un artiste et technicien de la fresque. Généralement la toile des hôtels est plus sombre chez Mama Shelter, pour la première fois nous sommes partis d’une page blanche. Je voulais retrouver ce côté « façades à la chaux ». Lola Mercier a réalisé le tapis à l’entrée, j’avais l’idée d’un panier de fruits et de légumes comme si on rentrait du marché. L’artiste anglaise Kate Mary a créé des tentures géantes qui symbolisent une fenêtre avec vue sur la Promenade des Anglais. Le sol du lobby s’inspire quand à lui de Pierre Bonnard dans un esprit pointilliste, il a été réalisé par l’artiste-designer Laureline Galliot. Son grand-père vivait dans la région, ainsi son point de départ était une photo de lui à Juan-les-Pins. Il y a aussi les oeuvres d’Arnold aka Bazar d’Alger, il s’est inspiré des sculptures anthropomorphiques de Picasso époque Vallauris entre les années 30-50. Dans le restaurant, Lola Mercier a réalisé un pattern pour lequel elle avait champ libre, elle a opté pour le Carnaval de Nice.
Comment conserver une forme d’harmonie quand on associe des styles aussi différents ?
Dans ma façon de travailler, l’histoire se tisse avec des fragments. Je dessine tout en amont au studio avec mon équipe puis les différents éléments s’harmonisent autour de la cohérence du discours.
Quels sont les futurs projets sur lesquels vous travaillez ?
Il y a beaucoup d’ouverture à venir, notamment à Dubaï, Zurich, Medellin, Casablanca ou encore Mexico City et Sydney… Dernièrement nous avons aussi imaginé une collection de mobilier pour La Redoute !
Une ville que vous rêvez de raconter ?
J’adorerais travailler sur un projet au Japon !