À l’heure incontournable entre le plat et le dessert, une question se pose rarement : la couleur du vin qui accompagne le généreux plateau de fromages. Le rouge s’impose naturellement et parfois, à tort. Si quelques aventureuses et aventureux ont tenté des accords audacieux, notamment avec des vins blancs moelleux qui donnent un goût de réglisse à un camembert AOP de Normandie bien fait, on envisage rarement de déboucher autre chose que la boisson des dieux carmin.
Mais pourquoi donc ?
La réponse se trouve dans une tradition culinaire française bien ancrée, celle de l’évolution gustative, du plus simple, sobre et discret au plus riche, raffiné et goûtu. Mais les vins qui accompagnent un repas sont aussi servis du plus modeste au plus onéreux. Or, les vins rouges sont dans leur majorité plus chers que les vins blancs, à l’exception du champagne, d’ailleurs souvent servi au moment du dessert. Cette coutume relève donc du respect porté à ses convives, pour lesquels il ne serait question de rétrograder dans la qualité des mets et vins au cours du repas. Le goût n’a donc absolument pas voix au chapitre dans cette histoire ! Alors que les tanins de certains vins rouges laissent une amertume certaine après une bouchée de certains fromages et le gras qui tapisse le palais. Qu’à cela ne tienne, il faut respecter les us de la Table française … Mais songez peut-être à l’occasion de Noël, à casser les codes. La seule chose que vous risquez : une bonne surprise !