Lutte climatique, véganisme et upcycling : punk is not dead

Alors que l’autre reine d’Angleterre, Vivienne Westwood, a tiré sa révérence à l’aube de 2022, le mouvement Punk dont elle était une des icones n’est peut-être pas autant « sans futur » que nous le croyons. La créatrice que son épitaphe décrit comme « designer et activiste », mène en effet toute sa vie ces deux actions en une. Au long de sa carrière foisonnante et contestataire, elle scandait des messages, parfois inscrits sur ses t-shirts : « Buy Less », «  The art lovers and the Lost Generation », «  climate revolution », « Liberty », «  Get a life » (la sortie récente de Greta Thunberg sur Twitter lui aurait plu, c’est certain !).

Sa vision révolutionnaire de la mode allait de paire avec un engagement politique, celui du mouvement punk, qu’elle accompagne avec ses créations, son discours et ses actions. Notamment dans une industrie textile – une des plus polluantes au monde – où elle prônait ouvertement l’upcycling et la slow fashion. Le 29 octobre 2021, lors de la Cop 26, elle prononçait un discours autour d’un système économique dédié à l’environnement. Quelle Queen !

Mais alors, la philosophie punk ne serait-elle pas, contrairement à sa réputation « destroy », une solution salvatrice pour notre planète ? Depuis les années 70, et comme l’on démontré plusieurs sociologues intrigués par la question, les punks, voire les anarcho-punks, œuvrent à préserver l’environnement. En 2016, les essayistes Fabien Hein et Dom Blake publie aux Editions Le Passager clandestin Ecopunk, de la cause animale à l’écologie radicale. Les pratiques collectives du mouvement s’engagent avant l’heure dans l’antispécisme, le véganisme, la permaculture et posent les jalons de nos problématiques actuelles, notamment dans nos modes d’alimentation. On se souvient peut-être que le groupe Oi Polloi entonnait la recette de la tarte végane en 90, la Anarcho-pie, pour, nous citons « défendre notre Terre ».

Le punk anglais est donc définitivement engagé pour la cause animale. Quelques années avant ce morceau militant, Deck Allen le chanteur du groupe déclarait au journal punk Maximumrocknroll :  «la liberté humaine et animale est centrale pour le punk rock. Être punk consiste à s’élever contre toutes les formes de discriminations […]. Rien n’autorise ‘l’homme’ à abuser ou à infliger des souffrances à d’autres êtres vivants qui ont, comme tout un chacun, doit à la liberté». Les actes suivent les paroles et de nombreux musiciens sabotent des chasses au renard ou organisent des attaques contre des boucheries ou des abattoirs, ce qui provoquera la déambulation de troupeaux d’animaux dans le centre-ville. Des images symboliques dans un environnement urbain ou les punks décident de vivre en auto-suffisance, notamment en pratiquant le « freeganisme », c’est à dire subvenir à ses besoins alimentaires en utilisant les restes de l’hyper-consumérisme. Une tendance plus qu’actuelle pour pallier au grand gaspillage .

Alors, « No future », ou au contraire, la promesse d’un avenir plus respectueux de la nature ?

Et si on parlait freeganisme ?

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