Comment es-tu arrivé à la photographie ?
Mon père m’a initié à l’image très jeune — je me souviens encore de son énorme caméra Sony — tout comme à la photographie en argentique ainsi qu’au développement chimique. Petit à petit je me suis mis au numérique en démarrant avec un Canon. Aujourd’hui je suis photographe professionnel et ambassadeur Panasonic. Certains de mes clichés sont exposés à la galerie Yellow Korner ainsi qu’à New-York chez Art Star. Je travaille également avec quelques magazines, GQ, Vogue et Condé Nast Traveler.
Qu’est ce qui t’attire autant à Los Angeles ?
La ville s’étend sur des kilomètres et des kilomètres, je ne parviens toujours pas à la saisir bien que je revienne en Californie presque chaque année depuis maintenant dix ans. Dès qu’on s’éloigne un peu, on se perd rapidement dans les périphéries.
Est-ce qu’il y a d’autres villes californiennes que tu affectionnes particulièrement ?
Palm Springs, cette ville perdue en plein milieu du désert semble s’être arrêtée dans les années 60. Les maisons y sont incroyables comme la Kaufmann Desert House dessinée par Richard Neutra dans les années 40. C’était un des lieux de villégiature de tout le gratin hollywoodien. Il y flotte un air de vacances avec ses couleurs très chaudes, ses palmiers et ses immenses piscines que j’adore photographier.
Est-ce que tu utilises une technique particulière ?
Je travaille beaucoup en pose longue sur trépied. Pour ce qui est du travail des couleurs, c’est en post prod’ que ça se passe en jouant sur la chromie.
Un souvenir ?
Un déjeuner infâme dans un resto bio vegan de Palm Springs. C’était une sorte de tacos immangeable, mille fois trop épicé dans lequel la viande avait été remplacée par du soja. Et l’addition, très très salée… Ce type d’endroit healthy, gluten free, avec une déco très épurée sont nombreuses dans ces coins de la Californie. Les boutiques de design, concept-stores et autres endroits branchés séduisent beaucoup.
La photo la plus forte de ta série ?
Celle de la jetée de Santa Monica prise avec un drône en totale illégalité. Je l’ai fait décoller dans un couloir aérien emprunté par la police. L’un d’entre eux s’est pointé lorsque le drône était déjà dans les airs. Il faut des autorisations pour ça et les réglementations aux États-Unis sont assez strictes là dessus, il faut ne pas dépasser un certain nombre de vols par exemple, ou ne surtout pas se faire gauler si l’on souhaite les contourner…