On s’attend à voir de la neige lorsqu’on dépasse la commune de Demi-Quartier en direction de Megève. « Cette année, c’est pas de chance, » lance-t-on au chauffeur de taxi qui sûr de lui nous rétorque qu’ici, « ça peut tomber du jour au lendemain ». À en juger par les températures douces qui sévissent dans la région depuis quelques semaines, c’est difficile à croire.
Repenser le bien-être
Il n’est pas aisé de tirer son épingle du jeu quand tout autour les établissements rivalisent d’élégance et de services luxueux. Toutefois le Four Seasons de Megève détient des arguments de taille, à commencer par le restaurant de la cheffe Anne-Sophie Pic, La Dame de Pic, qui conserve sa première étoile. Il y a aussi le plus grand spa de la région, ainsi que la piscine extérieure et intérieure surplombée d’une mosaïque de miroirs.
Du côté du spa, l’hôtel propose des soins après-ski ambiance hydratation intensive et massage tonique mais c’est du côté du soin signature qu’on vous recommande de vous tourner vers les soins Olivier Claire qui débutent avec un diagnostique de peau. Cette démarche permet d’apporter le soin le plus approprié à sa peau en passant par des phases de nettoyage, d’hydratation et de massages. Promesse tenue pour le glow.
Le cocooning et le selfcare se poursuivent en chambre ou nous attend un moelleux au chocolat surplombé de caramel et de noix de pécan. Personne ne vous jugera si vous décidez de prendre ce goûter dans votre bain en profitant de la vue sur les monts enneigées.
Un terroir sublimé
Lorsque les clients ont la bonne idée d’aller déguster un chocolat chaud à la fève tonka ou un cocktail au Bar Edmond, ils profitent d’une vue imprenable sur la cuisine où s’affairent le chef cuisinier Alexandre Alvesp et le chef pâtissier Jonathan Chapuy (Vice Champion de France du Dessert 2018) ainsi que leurs équipes. Sur le passe, une guirlande de berlingots striés garnis de brie. Ces derniers seront accompagnés d’un bouillon iodé aux algues marines, un plat signature qui mérite à lui seul l’ascension depuis le centre-ville.
À la Dame de Pic, la magie opère dès la découverte de la carte qui fait d’ailleurs la part belle à un grand choix de vins naturels. Fait suffisamment rare dans les hôtels de luxe pour être relevé. Bien que les restaurants de la cheffe triplement étoilée proposent tous un accord mets et boissons sans alcool exceptionnel (pensé avec la sommelière Paz Levinson), nous optons pour un vin du Domaine Labet. Un vin du Jura vif qui accompagnera parfaitement le menu Pic Blanc.
La promenade s’épanouit dans son territoire savoyard tout en conservant l’identité de Pic qui aime mêler les ingrédients venus d’ailleurs. Ainsi la baie de sansho flirte avec le sabayon à l’oursin et aux coquillages tout autour du Saint-Pierre imprégné au sarrasin et à la feuille yuzu. Le chevreuil de chasse est mariné à la vanille fumée, à l’ail noir et au whisky. On le sert avec du radicchio braisé et du coing à l’hibiscus.
Les desserts eux aussi sont épatants. On pense à la poire Passe-Crassane rôtie au curry de Madras qui nous rappelle aussitôt le dessert goûté chez Pic à Valence. On y goûtait la noix de Grenoble associée au vin jaune, curry Madras et caramel. Une claque, mais surtout une caresse magique. Quelques heures plus tard, la neige tombait.