La petite île volcanique et austère d’Alicudi en Sicile, uniquement accessible par des escaliers en pierre abrupts et peu engageants, est rentrée dans l’histoire grâce à un fait-divers des plus étranges, rapporté par nos confrères de Vice. Au début du XXe siècle, entre 1903 et 1905, ses habitants, peu nombreux, ont commencé à avoir des hallucinations, comparables à celles provoquées par la prise de LSD : des sorcières qui donnaient des banquets sur les plages isolées, des femmes auxquelles des ailes poussaient dans le dos et qui se coursaient les unes les autres dans les airs, des sacs de jute qui parlaient quand des fantômes, clowns et autres créatures fantastiques tombaient du ciel.
Les experts qui se sont penchés sur cette affaire estiment que tous ces événements pourraient être liés au pain local. A cette époque, l’île vivait avec très peu de moyens et de ressources alimentaires, de sorte qu’il n’était pas question de gâcher ou jeter du seigle contaminé par l’ergot, un champignon qui produit de l’acide lysergique, le composé de base du LSD. Moulu dans l’unique moulin d’Alicudi, pour produire la farine, le seigle contaminé auraient impacté les réserves pendant des décennies. Au sein de cette petite communauté isolée, les habitants ont partagé leurs visions hallucinatoires les uns avec les autres, et certains croient encore aujourd’hui que les sorcières et les fantômes étaient réels. D’autres superstitions et mystères de l’île ont également traversé les années. A l’instar de la légende de l’église dédiée à Saint Barthélemy, sur l’un des sommets les plus élevés de l’île, accessible par un escalier escarpé de 820 marches. Depuis que les habitants ont déplacé la statue du saint vers une autre église plus proche du village, ils affirment que des accidents graves continuent de se produire autour d’Alicudi entre le 20 et le 24 août, les jours de la fête de l’apôtre. A bon entendeur, il faudrait peut-être prévoir l’échappée dans les Eoliennes à une autre date, au cas où …