C’est en tout cas ce que dénoncent les représentants de la viticulture bordelaise, qui frappent du point sur le bar. La tendance du « Dry January », littéralement « janvier sec » et qui incite les gens à cesser toute consommation d’alcool pendant un mois, prend de l’ampleur. Inventée au Royaume-Uni, elle est de plus en plus suivie en France, où 35% des 18-35 ans consommant de l’alcool déclarent s’engager dans la démarche, notamment pour des questions de santé. Les représentants du secteur voient avant tout dans cette initiative une diabolisation de l’alcool et craignent pour leur rendement. Sans compter que le réchauffement climatique est déjà une véritable préoccupation, et menace un monument national. À cela s’ajoute une baisse notable de consommation de vins chez les jeunes, qui lui préfèrent les alcools forts ou la bière.
On se souvient de la femme politique bordelaise Natalie Delattre qui s’était exprimée sur la question en janvier 2021 : alors à la fois vice-présidente du Sénat et co-présidente de l’Association Nationale des Élu.e.s de la Vigne et du Vin, elle ne souscrit pas au Dry January et le dit clairement sur RTL. Il faudrait surtout » boire mieux » et ne pas faire état des « addictions [ qui ] ne concernent qu’une très petite partie de la population. »
Or selon Santé Publique France, un adulte sur quatre dépasse les repères de consommation d’alcool en 2021 et 2022 et 3% de la population adulte souffriraient d’alcoolisme sévère … De quoi peut-être rassurer les vignerons : un mois sans alcool ne menace pas frontalement le business de la boisson, qui reprend ses droits dès le 1er février de chaque année. La tradition et le savoir-faire vinicoles sont de mise dans l’Hexagone, qui privilégie encore et toujours la qualité à la quantité. Et peut-être que des alternatives sans alcool seraient les bienvenues !
Crédits photo de couverture : Ulysse Sauvage