Les "no-kid zones": la mesure prise en Corée du Sud qui exclût les marmots du resto

Le 5 mai dernier, c’était la journée des enfants en Corée. Un jour férié où l’on célèbre les petits êtres qui feront l’avenir du pays. Seulement voilà, les autres jours de l’année peuvent être moins cléments envers les familles. À Séoul, certains cafés refoulent de jeunes parents affublés de leur nouveau né. C’est vrai ça … quelle idée ! Voilà ce qu’on appelle des « no-kid zone », terme apparu vers 2014, des zones interdites aux enfants décrétées par la direction d’établissements, notamment beaucoup de restaurants ou coffeeshop, qui recherchent à la fois la tranquillité pour leur clientèle dépourvue de descendance et la sécurité, en évitant les incidents liés à l’agitation des enfants bruyants et turbulents. Cette mesure, radicale et discriminante pour certain.e.s, sensée et coup de génie pour d’autres, a suscité le débat en Corée du sud, mais aussi aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada ou en Allemagne. On se souvient également qu’à Singapour, les parents d’enfants trop bruyants reçoivent une note plus salée que les tables voisines.

Car oui, aujourd’hui, il y a une myriade de variantes de « no zone » un peu partout dans le monde : sans ados (les kids s’arrêtant vers 12 ans), sans écoliers, sans YouTuber pour interdire toute sorte de tournages, et sans couple pour empêcher les démonstrations publiques excessives d’affection.

Aujourd’hui la Corée du Sud compte environ 500 zones interdites aux enfants – sans compter les espaces où ils sont normalement interdits, comme les bars et les boîtes de nuit – selon une estimation de l’Institut de recherche de l’Île de Jeju, dans le sud du pays. Un chiffre exponentiel depuis quelques années, qui s’explique en partie par la baisse de la natalité en Corée. Mais cela est loin d’être au goût de tou.te.s, notamment de la députée sud-coréenne Yong Hye-in, 33 ans, qui s’est présentée à la tribune le 5 mai dernier avec son fils de 23 mois dans les bras. Elle s’est engagée à rendre la politique des « no-kid zones » illégale dans son pays car la polémique soulève également des questions plus larges sur la prise en charge et parfois la tolérance de la prochaine génération dans l’espace public.

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