« J’ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies ». Voici le titre donné à la première exposition personnelle de Marguerite Piard, tiré d’une chanson de Barbara. Il en dit long. Long sur l’état d’esprit de l’artiste qui nous donne à voir des autoportraits introspectifs qui semblent sortis d’un songe éveillé. Insomnie ou non, le trait, plein de poésie, nous plonge dans l’intime de corps nus féminins, où la figure masculine fait des incursions discrètes, une première pour l’artiste peintre. Des étreintes, parfois avec soi-même, capturées dans leurs détails : courbes, plis et creux. Proximité et pudeur se disputent notre attention et nous invitent à rejoindre les questionnements de Marguerite Piard, qui voyage entre onirisme et réassurance d’un cadre familier : des portes, une chambre, un lit mais des teintes nocturnes, floutées tels des nuages issus de la pensée.
Déjà familière de la galerie nomade Maestria, fondée par Léa Coussy et Lucie Marquand-Gairard qui l’avaient accueillie lors de l’exposition collective « Bonjour Tendresse » l’année dernière, Marguerite installe ses œuvres dans un cadre bleu de Prusse sur-mesure, agrémentés de voilages, propices à suggérer le basculement dans le sommeil et une atmosphère feutrée.