Qui est derrière Keef Palas ?
Nous sommes deux à l’origine de ce projet. Eugenia Olivia est une rédactrice, une poétesse et une épicurienne éhontée. Quant à moi, je suis une artiste à mi-chemin entre la mode et l’art.
Comment définir votre projet ?
Keef Palas est un projet anarchique ayant vu le jour au cours de l’été 2016. Cette idée nous est venue de façon spontanée et depuis, le projet est en constante mutation puisqu’il s’exprime différemment à chaque saison, au gré des matières brutes et organiques que nous utilisons. Il est né de notre idéalisme, et évidemment de notre anticonformisme.
En quoi est-il anarchique ?
Nous nous sommes jamais arrêtées pour réfléchir à un business plan. Il n’y a pas de cadre, nous faisons les choses à notre manière. Nous sommes fermement opposées à la production de masse, un fléau de l’industrie de la mode qui pollue la planète. Notre démarche s’oppose de façon complète à notre système économique actuel.
Nos bijoux sont éphémères, en d’autres mots, ils ne durent qu’un temps et c’est notre leitmotiv. Nous considérons que le temps est la chose la plus précieuse que nous avons. C’est aussi la richesse la plus démocratique.
Claire O’Keefe, artiste et co-fondatrice de Keef Palas
Vous parlez donc de la mode mais aussi de notre façon de la consommer…
Notre ligne directrice est la suivante : nous essayons de rendre obsolète l’ethos de la possession afin de se concentrer sur la philosophie de la joie. Nos bijoux sont éphémères, en d’autres mots, ils ne durent qu’un temps et c’est notre leitmotiv. Nous considérons que le temps est la chose la plus précieuse que nous avons. C’est aussi la richesse la plus démocratique. Par ailleurs, si les prix ne sont pas toujours accessibles à tous, chacun est libre de cueillir la feuille d’un arbre pour l’accrocher à son oreille. Nous n’avons rien inventé, la nature est là, disponible pour tous.
Racontez-nous comment a débuté Keef Palas…
Tout a commencé quand Eugenia a rapporté des branches d’olivier de Menorca et m’a demandé d’en faire une paire de boucles d’oreilles. Elle avait une idée très claire de ce qu’elle souhaitait. Je les ai fabriquées puis elle les a portées. La réaction des gens était si enthousiaste et inattendue que nous n’avons fait que suivre notre instinct en lançant cette marque. Nous avons commencé avec un pop-up chez Sa Fonda à Deia où nous passons chaque été. Nous avons tout vendu. Nous avons donc créé une boutique en ligne ainsi qu’un compte Instagram. L’aventure poursuit son cours depuis ce jour-là. Nous avons pour projet de voyager, de créer d’autres collections et d’imaginer d’autre collaborations dans le futur.
Comment travaillez-vous ensemble ?
Nous avons une conversation WhatsApp qui dure depuis trois ans, remplie de notes audio et de millions de photos qui un jour ou l’autre finira par casser Internet. Nous partageons de nombreuses missions mais disons que je me concentre davantage sur l’aspect visuel de la marque, les réseaux sociaux et les relations presse. Eugenia est les mots et la tête du projet.
Eugenia a rapporté des branches d’olivier de Menorca et m’a demandé d’en faire une paire de boucles d’oreilles (…) La réaction des gens était si enthousiaste et inattendue que nous n’avons fait que suivre notre instinct en lançant cette marque.
Claire O’Keefe, artiste et co-fondatrice de Keef Palas
Où trouvez-vous les matériaux utilisés pour vos bijoux ?
Dans nos jardins, au bord de la mer. Il nous arrive parfois de commander ce dont nous avons besoin chez notre fleuriste.
Quels sont les ingrédients essentiels de Keef Palas ?
De l’ironie et un bon sens de l’humour ! Je pense par exemple aux boucles d’oreilles ail que nous avons conçues !
Avez-vous toujours eu ce lien particulier avec la nature ?
Nous sommes toutes deux nées au bord de la Méditerranée et avons grandi dans de petites villes. Je suis née à Mallorca et Eugenia à Figueres, la ville natale de Salvador Dali ! Nous nous sommes toujours senties connectées à la côte et à la nature plus généralement. Nous avons toujours su qu’il était essentiel de s’en soucier, ce sujet sera toujours au coeur de nos préoccupations car c’est ce que nous avons de plus précieux. Il nous est aujourd’hui impossible d’imaginer ce que nous ferons dans quelques années et à vrai dire, on se soucie davantage de l’avenir de notre planète. On continuera à suivre Mère Nature, quelle que soit la destination.