Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis photographe, passionné de montagne et de vraies rencontres. Je vis à Annecy. Je m’intéresse à la relation qu’entretient l’homme avec son environnement, mais aussi au pouvoir fictionnel et à l’ambiguïté de la photographie. Parallèlement à des projets au long cours, je réponds aux commandes de la presse et des entreprises dans divers domaines (portrait, reportage, voyage). Je suis particulièrement attaché au procédé moyen format argentique, qui me permet de construire des images avec une grande précision tout en aiguisant mes sens et ma vigilance.
Où as-tu réalisé cette série photo, intitulée « Au Bout du monde » ?
Aux alentours de Font d’Urle, dans le Vercors méridional.
As-tu une anecdote à partager sur ce projet ?
Les images qui composent cette série ont été faites lors d’un weekend, chez des amis. Rien n’était prémédité. Je ne pensais pas faire d’images et j’ai été pris au dépourvu. Je n’avais que 7 films 120 (10 photos par film) en poche et je ne m’attendais pas à voir autant d’images. La neige, la brume et les situations se sont enchaînées à ma plus grande surprise, coïncidant avec la Vercors Quest, une course de chiens de traîneaux qui se déroulait à ce moment-là. J’ai littéralement été transporté dans un autre espace-temps. D’où la thématique développée lors de la construction de la série. L’élément de surprise a été décisif. Comme l’a si bien dit Jocelyn Lee : « Pas de surprise pour le photographe, pas de surprise pour le spectateur. »
Y a t-il un lieu en particulier que tu recommanderais ?
Le plateau de Font d’Urle regorge de formations géologiques liées à l’érosion : des scialets (des gouffres, ndlr), des lapiaz (une formation due au ruissellement des eaux) et des grottes. La Porte d’Urle vaut particulièrement le détour. Le paysage se transforme d’une saison à l’autre et il fait bon s’y perdre, surtout en hiver. Je pourrais passer des heures à marcher dans les forêts alentour. On découvre toutes sortes de traces dans la neige, notamment des traces de loup.
Quel souvenir ramener du Vercors ?
Le temps passé au coin du feu après de bonnes heures de marche dans la neige et le froid.