Itinéraire gourmand dans les rues de Macao à la recherche du parfait dim sum

Rouler sa bosse dans le ventre de Macao, c’est aussi se frotter à sa cuisine de rue. Parmi les spécialités convoitées, les dim sums, dont on vous conte la petite histoire.

À travers des vitres embuées, on devine les paniers de vapeurs empilés dans une échoppe à quelques pas du Red market de Macao. À l’intérieur, les clients attendent patiemment leur précieux sésame : quatre à cinq dim sums au poulet, au bœuf ou aux légumes sautés. On dirait qu’ils m’appellent, qu’ils me font les yeux doux…

Au milieu des habitués, je détonne. La petite dame qui me sert s’amuse de mon air fasciné. Quelques minutes plus tard, ces antipasti cantonais me font oublier les klaxons des tuks-tuks et le vacarme de la foule voisine. Une parenthèse de douceur avant de replonger dans le tumulte des rues agitées de cette ancienne colonie portugaise.

À des milliers de kilomètres de là, leur souvenir est tojours présent ; un amour longue distance entre une Française et des bouchées vapeurs. Je ne peux pas m’mepêcher de fermer les yeux quelques secondes lorsquqe j’en mange à nouveau. Dim sum signifie « toucher le coeur » en cantonnais et tout ceux qui ont déjà goûté comprendront pourquoi. À l’intérieur de ces poches translucides et juteuses, une délicieuse garniture fondante que je n’ai toujours pas oubliée, plusieurs mois après notre dernière rencontre.

Dim sum signifie « toucher le cœur » en cantonnais et tout ceux qui ont déjà goûté comprendront pourquoi.

Salés ou sucrés, difficile de s’en lasser tant il existe de variétés de dim sums différentes. Il y a par exemple les raviolis et les brioches capeurs, le pudding au tofu et, en héritage de la période coloniale les pasteis de nata. Bien sûr, j’ai quelques chouchous. J’aime les Ha-kao aux crevettes et le croustillant des wonton frits mais ma préférence va aux xiao-long bao de Shanghai, emplis de soupe et de viande de porc. Au restaurant, face à une multitude de mets lovés dans des paniers en bambou, je garde toujours ceux-là pour la fin.

Depuis des siècles, ces bouchées individuelles accompagnent les journées des habitants de Macao, paisible voisine d’Hong Kong. À l’origine, seul l’Empereur y avait droit puis on s’est mis à les servir dans les maisons de thé qui fleurissaient le long de la route de la Soie. Les voyageurs épuisés les dégustent lors du Yum Cha, la dégustation du thé, dès cinq heures du matin. Les paysans aiment aussi s’y retrouver après une journée de travail dans les champs pour se réconforter.

Aujourd’hui, les familles chinoises continuent à apprécier ce rituel et savourent souvent des dim sums le week-end pour le brunch. Je crois que je n’aurais aucun mal à suivre le même régime. J’admire ceux qui savent les cuisiner à la perfection et ne me suis pas encore jetée à l’eau, de peur de ne pas retrouver les vraies saveurs de ces douces bouchées. Qu’importe. Il me faudra sans doute des années avant de maîtriser la recette, mais je n’ai pas besoin d’avoir les dents solides pour pouvoir déguster mes dim sums adorés.

Journaliste
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Hélène Rocco
Hélène est journaliste lifestyle. Amoureuse des voyages, elle est aussi accro à la bonne cuisine et donnerait sa mère pour du fromage de brebis.
Illustratrice
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Coline Girard
Coline est illustratrice et graphiste. Elle s'inspire le plus souvent de ses voyages et des petits détails du quotidien pour composer ses illustrations. Elle les mêle à des touches de couleur, des motifs ou des lettres pour recréer un univers.

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