Le mot que tu utilises le plus souvent ?
Il faut que je sorte un mot avec au moins trois syllabes sinon je vais avoir l’air débile. Mais à mon avis c’est « manger ». « On va manger ? Qu’est-ce qu’on va manger ? On mange quoi à midi ? Et qu’est-ce qu’on mange ce soir ? Et dans deux heures on mange quoi ? » Quand je suis en train de manger, je parle de manger.
Ton péché mignon ?
L’alcool. C’est vraiment mon péché mignon à toute heure, y a pas d’heure. Et puis j’adore boire en général, même des trucs sans alcool ! Je m’hydrate.
Le jour où tu as compris que tu allais faire ce métier ?
J’ai toujours bien aimé boire et manger et je me cherchais une passion dans la vie car les gens dans ma famille ont presque tous des passions qui les dévorent. En 2014, je me suis dit qu’il fallait que j’arrête de chercher et que boire et manger c’était ma passion et pas simplement des trucs que je faisais pour survivre. Que le service et l’hospitalité n’étaient pas forcément des boulots de second choix, et que ça pouvait être une vocation. En rentrant des Etats-Unis, je suis allée chez Septime à Paris. Il y avait un sommelier qui avait 24 ans et je me suis dit que c’était un puits de savoir. Un savant, un expert du vin et ça m’a impressionnée. J’ai compris que c’était un métier de passion et non une solution de repli.
Tu as réalisé un cocktail qui s’appelle Hidalgo, est-ce qu’elle l’a goûté ?
Non, mais j’aimerais ! Il y a de la liqueur de feuilles de figuier, du rhum, un rhum overproof mexicain (c’est-à-dire, au-delà de 50 degrés, ndlr) et du citron vert. Je voulais un cocktail puissant et fort mais aussi doux, lacté et suave.
Deux Australiens faisaient le tour du monde en allant dans plein de restos étoilés. Ils venaient prendre leur « night cap » tous les jours. Le dernier ils partaient en s’excusant de ne pas avoir de pourboire et m’ont dit « demain tu vas déjeuner à L’Arpège ».
Ton meilleur pourboire ?
C’était à l’Experimental Cocktail Club. Deux Australiens faisaient le tour du monde en allant dans plein de restos étoilés pour trouver de nouvelles idées pour leurs business. Ils venaient prendre leur « night cap » tous les jours. Le premier soir ils ont pris un cocktail du menu, le deuxième également, le troisième ils ont demandé à être conseillés et le quatrième ils m’ont dit de faire le cocktail que je voulais ! Le septième jour ils partaient en s’excusant de ne pas avoir de pourboire et m’ont dit « demain tu vas déjeuner à L’Arpège ».
Le truc le plus fou qui te soit arrivé à Combat ?
Ça parait ultra cucul mais ouvrir le rideau de fer. La première fois que tu l’ouvres, tu as vraiment l’impression que quelqu’un serre ton cœur dans sa main. Aujourd’hui j’ai toujours cette sensation mais c’est plus léger, plutôt comme des petites pattes de chat qui se posent dessus.