Qui es-tu, Ran Benazra ?
Je suis né dans une petite ville au milieu du désert israélien, dans les années 1990. Après des études de communication visuelle à Jérusalem, j’ai emménagé à Tel-Aviv où j’ai commencé à travailler en tant qu’artiste. Mon travail touche à plusieurs médias et est grandement influencé par la nature.
Pourquoi avoir choisi les îles Féroé ?
Depuis plusieurs années, je fuis la chaleur de l’été israélien et m’aventure dans les territoires nordiques. Depuis que je suis petit, je suis fasciné par les explorations arctiques et cette région du monde a joué un rôle important dans mes œuvres. Les îles Féroé me trottent dans la tête depuis mon retour d’Islande en 2014. Elles m’ont toujours parues magiques et mystérieuses. J’étais très curieux de voir comment on vivait sur ces petites îles, au milieu de l’Atlantique nord.
Peux-tu nous en dire plus sur ton voyage ?
C’était mon premier voyage en solo et je voulais voir comment je pouvais m’en sortir par moi-même. J’ai visité les îles en dehors de la saison touristique : les ferries étaient peu fréquents, les routes qui relient les îles entre elles étaient presque vides et la plupart des oiseaux migrateurs étaient déjà partis. Par moment, j’avais le sentiment d’être le seul être humain de tout l’archipel.
As-tu une anecdote à partager avec nous ?
Ma vision des îles Féroé a changé à la seconde où j’ai posé le pied sur le tarmac. Je m’attendais à voir des montagnes herbacées, j’ai découvert des monstres de basalt jaillissant de la mer avec des falaises abruptes à la texture rugueuse. Qui aurait cru qu’une montagne haute de 800 mètres aurait l’air si différent en la voyant depuis la mer ? J’étais si bouleversé par la taille de ses parois de roches vertigineuses que j’ai rarement pris des photos au format paysage, je trouvais que ça ne rendait pas justice à la réalité.
Y a t-il un lieu en particulier que tu recommandes ?
Chaque recoin de ces îles est remarquable. L’un de mes endroits favoris était la route de montagne et la vue depuis depuis le sommet du Sornfelli. Face à l’ouest, c’était l’endroit idéal pour capturer un coucher de soleil sur l’île de Vágar, les pics environnants et le mythique Trøllkonufingur (littéralement, » doigt de sorcière »). Je suis allé là-bas presque tous les soirs durant mon séjour et c’était un lieu différent à chaque fois, les nuages bas autour de la montagne révélant des parties différentes du paysage.
Quel souvenir rapporter des îles Féroé ?
Pendant une partie de mon séjour, j’ai été hébergé chez un capitaine. La maison était décorée avec des souvenirs de ses aventures dans les mers voisines. Par ses histoires, j’ai compris la relation des Féroïens à la mer. Quand je suis parti, il m’a offert un tableau nautique de tout l’archipel. La carte était très esthétique et permettrait de me rappeler le lien étroit entre l’homme et la mer.
Y a t-il une photo dont tu es particulièrement fier ?
La pellicule de mon voyage sur l’île Kalsoy est l’une de mes préférées Se tenir à l’extrême nord de l’île m’a fait réaliser à quel point cet endroit est spectaculaire. Deux randonneurs se tenaient sur la falaise, face à l’océan et essayaient de ne faire qu’un avec la terre pour contrebalancer les vents violents.
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