“L’histoire peut sembler étonnante mais elle s’est déroulée comme ça. J’étais dans un resto parisien, tout le monde disait que c’était incroyable. Mais ce jour-là, j’étais avec la mère de mon fils et je me souviens qu’on s’est arrêté de manger parce qu’on n’aimait pas et nos voisins de table non plus. On s’est bien marré, mais quand on a reçu l’addition on s’est bien moins marré.
Je suis sorti de là super énervé car c’était un des rares week-ends que je pouvais prendre à l’époque et je refusais de passer un mauvais week-end à cause de ça. J’ai appelé la Grenouillère et j’ai demandé s’il leur restait de la place, on m’a répondu qu’il restait même des chambres. On a sauté dans un taxi et on y est allés en Uber. On est arrivé à La Madelaine- sous-Montreuil puis on est vite passé à l’apéro dans la salle avec tous les bibelots en forme de grenouilles.
Tout au long du menu, tu as vraiment ce truc de la claque et de la caresse. Un plat très moderne et quelque chose de réconfortant juste derrière comme un agneau rôti avec un super jus. C’est sa force de jouer sur les deux fronts.
Guillaume Sanchez, chef (NESO)
Ce jour-là, je me suis dit que le chef Alexandre Gauthier aurait trois macarons au Michelin un jour. C’est sûrement un des plus beaux dîners que j’ai fait de ma vie et il venait tout juste d’obtenir sa seconde étoile. Tout était superbe, l’accueil, l’équipe… Mon plat préféré là-bas c’est les grenouilles de son daron façon meunière, c’est même un des meilleurs plats que j’ai mangé de ma vie. On en a goûté plus d’une vingtaine ! La raviole avec le jaune d’œuf coulant dont tout le monde parle est superbe, mais j’adore quand le chef cuisine des plats un peu plus traditionnels.
Tout au long du menu, tu as vraiment ce truc de la claque et de la caresse. Un plat très moderne et quelque chose de réconfortant juste derrière comme un agneau rôti avec un super jus. C’est sa force de jouer sur les deux fronts. Il a une équipe incroyable d’ailleurs et Jérémy Moreira un des meilleurs serveurs du monde. À cette époque-là, Alex testait un truc et avait engagé Monsieur Henri, qui venait du monde du spectacle, il appelait son poste « maître de conversation ». Il passait de table en table et dès qu’il sentait qu’il y avait un silence pesant quelque part, il venait discuter avec les clients. Je trouvais l’idée super. Le dîner s’est achevé dans le salon après quelques verres. Neuf mois plus tard, mon fils Viggo naissait.”