« Depuis 3 ans maintenant, je voyage régulièrement à vélo et chaque périple est un prétexte pour y raccrocher une histoire. Quand j’habitais encore à Paris, j’ai par exemple rejoint ma ville natale à 600 km de la capitale à vélo. Plus tard, j’ai tenté de relier Paris à Londres en 24h — il m’en aura fallu 26. Fraîchement installé à Nantes et avec de nouveau des envies d’escapades, j’ai commencé par chercher une destination. Ayant toujours voulu me rendre à Ouessant et le canal de Nantes à Brest offrant une bonne partie du tracé, cette île s’est vite imposée. Surnommée l’Île du bout du monde, le prétexte était tout trouvé, j’allais rouler jusqu’au point le plus à l’ouest de la France, La pointe de Pern. »
« Je suis parti de Nantes en suivant les rives du canal de Nantes à Brest. Celui-ci m’a amené jusqu’aux portes du Parc naturel régional d’Armorique. Je suis ensuite remonté jusqu’au Conquet d’où j’ai embarqué pour Ouessant. Une fois sur l’île j’ai roulé tout droit vers l’ouest jusqu’à la pointe de Pern ! »
« Je roule rarement pour rouler et ces différents périples me permettent à chaque fois de découvrir de nouveaux lieux, de nouveaux paysages. Même si je les prépare un peu en amont dans les grandes lignes, il y a toujours une part d’inconnu inhérent à l’itinérance à vélo. »
« Comme j’aime à le penser, tout ce dont j’ai besoin durant les quelques jours de voyage tient sur mon vélo. C’est un bon moyen de revenir à l’essentiel et de renouer avec une certaine sensation de liberté.Pour cette dernière aventure, toujours dans cette optique du peu et sachant que je ferai un récit photographique à mon retour, j’ai emporté pour mes prises de vue un simple boîtier argentique en plastique bon marché et deux pellicules de 36 poses, rien de plus. »
« Le pire moment de mon voyage, justement lorsque j’ai fait tomber le boîtier photographique de ma sacoche avant et que celui-ci s’est ouvert sur la route. J’ai cramé une dizaine d’images mais avec le recul, leur rendu fait partie de ce voyage, il en est le témoin. »
« La première vision de l’île depuis le large m’a évidemment marqué. Lorsque vous fantasmez un lieu pendant de longues années puis durant plusieurs centaines de kilomètres, sa découverte est forcément un évènement en soi. Je l’ai trouvé à la fois hostile et pourtant majestueuse. Elle était prise dans un léger brouillard, et plus le bateau s’approchait plus je la découvrais. Je ne pouvais rêver meilleure rencontre. »