Qui es-tu ?
Je suis photographe free-lance, je vis à Montreuil, près de Paris. Je travaille essentiellement pour la presse et des créateurs. J’ai un travail personnel qui se déploie autour de la question du territoire et de sa possible recomposition à travers la répétition de l’acte photographique. Je réalise également des carnets de voyages.
Que peux tu nous dire de ce voyage ?
Ce voyage a duré 6 jours mais j’ai l’impression qu’il a duré des mois tant ce pays est riche, plein d’énergie et de contrastes. Nous sommes restés 3 jours à Bucarest, puis avons sillonné les campagnes roumaines en passant par Tulcea pour arriver à Sfântu Gheorghe, au bord de la mer Noire, après avoir traversé le Danube.
Y-a-t il un souvenir que tu souhaites nous partager ?
Nous devions traverser le Danube sur un bateau de touristes que nous avons finalement raté, pour le meilleur car nous nous sommes retrouvés à 4 sur un petit bateau à moteur, la traversée est devenue intime et magique, nous avons pu profiter aux premières loges de la faune et de la flore sauvage. Nous avions l’impression d’être seuls au monde.
Il se dégage de ce pays une mélancolie enveloppante, ou un sentiment de « dor », mot roumain exprimant un sentiment complexe, mêlant la mélancolie et la nostalgie, la douleur et la joie.
Élise Toïdé
Un lieu, un paysage qui t’as particulièrement marqué ?
Il me reste de ce voyage des impressions, je garde en mémoire des lumières, des couleurs, des saveurs, une ambiance hors du temps. La sensation d’être à la frontière d’un nouveau monde. J’ai beaucoup aimé Bucarest, son mélange des genres, sa diversité architecturale. C’est une ville jeune, chaleureuse, où la communication est facile, romantique, élégante, tournée vers le futur. Il se dégage de ce pays une mélancolie enveloppante, ou un sentiment de « dor », mot roumain exprimant un sentiment complexe, mêlant la mélancolie et la nostalgie, la douleur et la joie.
Comment es tu arrivée à la photographie ?
Cela s’est fait petit à petit, j’ai toujours réalisé des photos et des carnets. Je me souviens de photos prises lors de voyages de classe au collège et une fois les pellicules développées à mon retour, j’analysais mes images, « là, j’aurais dû cadrer ainsi, là j’aurais dû me rapprocher… » J’éditais aussi, mes photos et des images glanées. J’ai longtemps réalisé des images avant de décider d’essayer d’en vivre.
Comment décrierais-tu ton style ?
Je suis attirée par les moments suspendus, de flottaison, le travail de la mémoire. La mémoire des lieux, de l’enfance, l’empreinte des souvenirs, réinventés, sujets à interprétation, tels les rêves. Je cherche des liens entre monde visible et monde intérieur. Je suis sensible aux ambiances atemporelles. Je recherche une représentation incomplète, pour laisser la liberté à imaginer ce qu’il se passe ou pourrait se passer. Au fil de mes errances, de mes voyages, je recherche des motifs qui pourraient nourrir une histoire imaginaire. Les parcours qui diffèrent en fonction des jours, font partie du processus et importent autant que les images.
Avec quel type d’appareils as-tu l’habitude de travailler ?
J’utilise un 35mm la plupart du temps, argentique, j’aime le grain, les accidents, son rythme.
Utilises-tu une technique spéciale ?
Mon travail est très intuitif. Quand je réalise un portrait ou une histoire autour d’une personne, j’aime me promener avec elle, apprendre à la connaître et la photographier naturellement à des endroits qui semblent juste. J’aime ne pas trop planifier et laisser les choses venir à moi.
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