Par Alexandros Rallis, fondateur de Profil Grec
J’ai beaucoup réfléchi puis j’ai eu envie de parler du dernier restaurant où j’ai pu aller, c’était le jeudi 28 octobre peu avant le second confinement. J’ai déjeuné au Chateaubriand avec mon ami Gilles Manzoni. Ça faisait très longtemps que je n’y avais pas mangé et on avait tous les deux décidé de nous lâcher, sachant que ce restaurant serait certainement notre dernière opportunité de l’année. On s’est offert de la grande cuisine accompagnée de grands vins ! Du Puligny Montrachet de Philippe Pacalet et d’autres vins magnifiques de chez Frédéric Cossard. Tout faisait qu’on allait se souvenir de ce moment, de cette grande gastronomie mise à mal par cette période noire. La beauté de cet instant était aussi unique compte tenu des circonstances…
J’ai été marqué par l’atmosphère, l’énergie en salle avec cette ambiance de partage et de bonheur ! Le restaurant était plein pour son unique ouverture au déjeuner. On a refait le monde, Gilles aka le prince de Belleville m’a offert un tour des bistrots parisiens, en histoires et anecdotes. Le chef Iñaki Aizpitarte fait d’ailleurs partie de cette histoire, c’est un précurseur tout comme Yves Camdeborde qui sont tous deux en rupture dans l’histoire de la restauration et ont toujours eu le nez sur les produits, les vins et le travail des artisans. Il y a douze ans, je lui ai vendu mon premier bidon d’huile d’olive et c’est le premier à m’avoir fait confiance. Ça a été une boussole pour moi.
En ce moment avec la fermeture des restaurants, l’équipe fait des pizzas et je trouve ça extra. Ils ne se laissent pas abattre, c’est un restaurant étoilé* mais on s’en fout, on a envie de s’amuser !
*Depuis la rédaction de cet article, le restaurant a perdu son étoile au Guide Michelin.