par Trevor Gulliver du restaurant St John à Londres
Je n’arrive pas à me souvenir de la première fois où j’ai déjeuné au restaurant Chez Georges… C’est un souvenir désormais perdu dans les brumes du temps (ou seraient-ce les brumes du déjeuner, plutôt?) À cette époque, il était fréquent de faire un petit détour au coin de la rue chez Willy’s wine bar ou à la cave des Juvéniles un peu plus tard. Ce qui pourrait expliquer le flou ! Tous les mots habituels peuvent être utilisés pour décrire ce restaurant et au fil des années, différents critiques gastronomiques ont su trouver chacun leur prose. Ils ont tenté d’adopter ce restaurant comme une seconde maison mais en vérité, Chez Georges navigue au-dessus de ces choses-là.
C’est un lieu simple et heureux qui se suffit à lui-même. Un vrai bistrot parisien où le déjeuner se doit d’être anticipé bien en avance. Le menu, l’atmosphère et les gens, tout y semble merveilleusement familier. J’aime y commander des assiettes dans un ordre bien précis, en commençant avec les hors d’œuvres. La Rillette, les harengs puis les radis-beurre… et le repas peut continuer. La cuisine et le service donnent le la, quoiqu’ils s’adaptent très bien au rythme et au tempo du client.
Les tables sont proches les unes des autres (remarque, ce n’est peut-être plus le cas aujourd’hui !), mais c’est ainsi. C’est un restaurant où il fait bon être. Les restaurants sont à mon sens comme de vieux amis (et à St John nous avons la chance d’en avoir beaucoup !), des endroits pour passer de bons déjeuners en bonne compagnie. Le restaurant Chez George semble toujours réussir cette prouesse. C’est un classique dans tous les sens du terme… Et voilà, c’est Paris (en français dans le texte, ndlr) !