Lui, doublement étoilé, est chef de La Palme d’Or au Martinez Hôtel sur la Croisette depuis 20 ans. Chaque année, il régale les jurés du Festival de Cannes lors du dîner donné la veille de l’ouverture officielle. Elle, est céramiste et fabrique la vaisselle sur mesure qui accueille les plats de son mari.
Ensemble, à travers les saveurs et le dessin choisis, Catherine et Christian Sinicropi rendent hommage à la filmographie de la Présidente ou du Président du Jury. Il y a eu Robert de Niro en 2011 avec Taxi Driver, Steven Spielberg en 2013 avec Les dents de la mer, Pedro Almodóvar et ses Talons Aiguilles en 2017, ou Alejandro Gonzalez Inarritu en 2019 avec The Revenant.
Hier, le lundi 15 mai, avait lieu le fameux dîner et dans le fauteuil présidentiel se tenait le suédois Ruben Östlund, réalisateur à l’humour corrosif qui a déjà reçu deux Palmes d’or pour The Square et Sans filtre. Si l’assiette, contenant comme contenu, n’a pas été encore totalement révélée aux yeux curieux, elle se distingue nécessairement des précédentes. C’est la dernière réalisée par le couple, le chef ayant récemment cédé ses fourneaux à Jean Imbert qui reprend la toque du Martinez.
Christian Sinicropi a toujours été animé par le cinéma. A l’approche de l’échéance du Festival International du Film, il guette avec son épouse la nomination du Président. « Dès que l’on sait, Cathy et moi visionnons ses films, on en choisit deux, et on les interprète à notre manière, avec de la vaisselle créée par Cathy, et avec mes plats », confie-t-il à France Info. Un scénario reproduit comme un rituel depuis 2010 et l’idée d’un menu dédié qui s’impose lorsque le réalisateur Tim Burton se présente sur le tapis rouge. Big Fish leur inspirera « L’Arbre et Rêverie », et Alice au Pays des merveilles « La Danse du Haut de Forme » révélant sous un chapeau en chocolat le sac à main d’Alice garni de fraises des bois.
Un clap de fin mais pas d’inquiétude pour le duo créatif, bien décidé à continuer de monter les marches d’une façon ou d’une autre, fort de cette expérience fondue dans la toile et des rencontres, comme celle d’Agnès Varda et de JR, qui ont tourné dans les cuisines de la Palme d’Or.