Septime La Cave à Paris et D’une île dans le Perche nous emmène en Italie dans son restaurant favori. Pas le meilleur mais celui où la magie opère entre atmosphère, service et cuisine.
On se trouve à Lerici en Ligurie sur la côte, juste en face des Cinque Terre. C’est une région très touristique, très prisée par les Italiens. On débarque dans l’Italie des années 70. Celle de Mina, des parasols à rayures, des petits lits côte à côte sur la plage avec tout le folklore, le kitsch et le charme que cela comporte. Ciccillo a mare est accroché à un rocher que l’on traverse et qui donne sur la mer. C’est un restaurant traditionnel italien où tu bois un vin blanc du coin en pichet. La question n’est pas de savoir s’il contient des sulfites… On n’est pas du tout dans ce registre. À l’apéro tu manges un fritto misto (un mélange de fritures, ndlr), puis des linguine alle vongole ou un polpo inferno… un poulpe qui cuit dans une sauce tomate épicée. Cette cuisine est selon moi ce dont le monde manque cruellement de nos jours: un restaurant simplement nourricier. La famille à sa tête possède également la petite plage en bas et observe, tout en débarrassant les tables, le va-et-vient des bateaux. En cuisine, les quantités préparées sont impressionnantes toujours sous le contrôle de la mamma.
Tu manges ton polpo inferno sur un crostini en buvant ton verre de blanc et en regardant la mer. Et là tu es le plus heureux du monde. C’est un restaurant qui ressource, le genre de destination qui te fait du bien et t’apaise. La carte change peu, c’est comme un rendez-vous fidèle, tout en restant tributaire de la pêche du jour. Les produits sont beaux et ce n’est pas une posture, tout est naturel et découle de la situation géographique. Ciccillo c’est un mélange d’histoire italienne et de savoir-faire familial autour d’une cuisine de la mer. J’y suis allé pour la première fois il y a quinze ans et j’y retourne pratiquement tous les ans.