Christopher Anderson s’est fait connaître en 1999 après un reportage en immersion réalisé à bord d’un bateau de migrants partant d’Haïti pour rejoindre l’Amérique. Pour cela, il obtint la médaille Robert Capa. Après avoir officié en tant que photo-journaliste, la naissance de son fils en 2008 l’amène à développer une photographie de l’intime. « Je cherchais autre chose créativement, spirituellement » – raconte le photographe. Il saisit les moments en famille, l’enfance d’Atlas, et aura la même démarche dès la naissance de sa fille Pia.
La photographie fait partie de la famille, je me balade toujours avec l’appareil
Christopher Anderson
Un déménagement depuis Brooklyn, et un confinement plus tard à Paris, Pia demande à son père « Pourquoi Atlas a-t’il un livre et pas moi ? » Question d’une fillette de 8 ans alors que les clichés de son ainé sont rassemblés en un ouvrage, Son, paru en 2013. Elle, souvent prise sur le vif, posant parfois « je ne sais pas si elle me prend en pitié ou si elle se moque de moi »-rit son père. Elle dirige l’image par son charisme, la transcende de sa silhouette enfantine et de son regard perçant. Dans cette deuxième vie photographique, qu’il mène en parallèle de son travail de commande, le membre de l’agence Magnum chante une ôde à l’enfance, effrontée et lumineuse, dresse une louange photographique à la quotidienneté.