Comment sont nés votre intérêt pour la mode et l’envie de lancer votre marque ?
J’ai appris à coudre grâce à ma mère et j’ai toujours beaucoup aimé la mode, mais rarement trouvé ce qui me correspondait. J’adore l’habillement mais plus tourné vers l’upcycling, les friperies, en ayant en tête le fait de s’approprier quelque chose qui a déjà une vie.
Dès lors, quel est votre parcours ?
J’ai été graphiste. Puis j’ai habité à Berlin 5 ans où j’ai opéré une reconversion d’abord en fabriquant des bijoux, avant de faire un stage avec une créatrice de vestes en cuir. Lorsque je suis rentrée d’Allemagne, j’ai compris que la création textile allait faire partie de mon quotidien. Je me suis formée et fais d’autres stages. Et je suis partie au Burkina-Faso, dans l’idée d’apprendre. J’ai rapidement rencontré un tailleur de 80 ans qui travaillait depuis les années 50, je suis restée 3 mois pour apprendre auprès de lui. En 2018, j’ai lancé mon atelier : je propose de fabriquer des pièces sur mesure et je développe mes propres créations.
Comment s’organise la création et la production de vêtements ?
Je conçois et fabrique mes pièces de A à Z. Cet aspect unique, travaillé de la pièce me plaît, cela leur donne un côté précieux, c’est presque un travail de joaillerie. Chaque pièce est unique. Si à mes débuts, j’utilisais du wax, je me suis tournée aujourd’hui vers des matières plus solides et plus nobles comme la laine et la soie. Je récupère les tissus dans les fins de série des maisons de haute couture, ces-derniers sont d’une qualité inouïe. Mes idées découlent des toiles que je trouve. Je fais des collections sur l’année plutôt que par saison, dans un souci de durabilité et car mes pièces se portent en fait à tout moment. Cette temporalité hors saison me permet de prendre le temps, d’innover librement.
Si vous deviez définir la mode proposée par l’Atelier Bama Traoré en quelques mots ?
Unisexe, fonctionnel, confortable. Je m’inspire de la mode coréenne, japonaise, je privilégie des coupes simples. Les vêtements que j’imagine sont unitailles (environ du 34 au 44) mais pensés pour mettre en valeur toutes les morphologies. Minimal, original, durable. Je garantis mes pièces à vie, celles sur mesure comme celles issues des collections ; les retouches sont possibles à tout moment.
Pouvez-nous parler du modèle de maxi-banane cousue pour Mint et à gagner dans notre newsletter ?
La maxi-banane est mon best-seller ! Une de mes premières pièces. Elle est née pour répondre à un de mes besoins, moi qui n’aime pas trop les sacs à main. À Berlin, je portais beaucoup de bananes mais elles étaient toujours trop petites pour y mettre un bouquin, une bouteille d’eau. Voici comment j’ai imaginé cette banane. Celle proposée pour Mint est le modèle 2.0. Je l’ai cousue sur-mesure dans une laine très douce, elle est molletonnée à l’intérieure et laisse beaucoup de place.