La Scourtinerie, c’est une histoire de famille provençale qui démarre en 1892 dans la ville de Nyons. Marie et Ferdinand Fert sont alors tisserands et ce dernier invente et brevète une ingénieuse machine qui permet de confectionner mécaniquement des scourtins, filtres placés dans les pressoirs à olives. La matière utilisée : de la fibre de coco, très résistante et durable. Plusieurs décennies plus tard, le fils Fert, Georges, s’inscrit dans le même savoir-faire en recyclant en tapis et paillassons cette fibre venue du sud de l’Inde. En 1958, Jacques Tati met d’ailleurs un coup de projecteur sur cette idée avant-gardiste d’upcycling dans son film Mon oncle, tourné dans une maison équipée de scourtins revisités.
Aujourd’hui, la cinquième génération de la Scourtinerie, représentée par Sophie, occupe toujours la manufacture d’origine et perpétue la tradition tout en développant une gamme de voiles d’ombrage et d’objets décoratifs. La fabrique reçoit en 2015 le label d’Entreprise du patrimoine vivant saluant l’artisanat passionné de cette famille à l’inventivité toujours renouvelée. La Dernière Scourtinerie de France coule donc des jours paisibles au fil de l’Eygues et retrouve sa fonction première : les filtres à huile car le pressage mécanique des olives (et du raisin !) revient au goût du jour. De quoi donner à cette belle Maison l’occasion de mettre en œuvre l’ensemble de ses authentiques talents !