Oui, c’est possible. Et c’est un prix Nobel de physique, italien de surcroît, qui le préconise. Giorgio Parisi déchaîne les passions depuis sa surprenante déclaration : il serait bien inspiré d’éteindre le gaz une fois l’eau bouillie, et d’y plonger les pâtes ensuite, qui cuiront à leur rythme. Il ne faut pas être pressé ni attaché à l’al dente, qui sera probablement plus approximatif. Mais pourquoi, que diable, se lancer dans un sujet aussi clivant et polémique ? Et bien l’argument est écologique. Par une telle opération, l’économie d’énergie est de 47% comme le prouve une étude commandée par l’entreprise agroalimentaire We love Pasta. Un pourcentage surprenant, si l’on considère qu’en Italie, un habitant a une consommation moyenne de 23,5 kg par an, et économiserait jusqu’à 44,6 kilowattheures. Mais également 13,2 kilos de CO2 et 69 litres d’eau. Est-ce que le sacrilège en vaut la chandelle ? En ces temps de pénurie, «la cuisson passive» ( ainsi que l’a nommée le chercheur ) mérite peut-être l’essai surtout que les qualités gustatives et nutritives des pâtes n’en sont pas affectées. Rappelons une chose : le thème de cuisson, malgré son usage commun, n’est pas adapté aux Farfalle, Rigatoni ou autres Linguine. En effet les pâtes se réhydratent dans l’eau : il s’agit de gélatinisation des féculents et non de cuisson et donc transformation des molécules. Raison de plus pour tenter l’aventure ! (En revanche, nous vous saurions gré de ne pas mettre de crème dans les carbonaras … )